Il est quasi impossible de planifier des plans d’urgence pour Antananarivo. La ville est surpeuplée. D’après les statistiques des Nations Unies la population d’Antananarivo est passée de 252.000 à 3.369.000 de 1960 à 2020. Or les infrastructures datent de la colonisation pour la plupart et n’ont guère évolué. Certes il y a quelques nouvelles routes by-pass, rocades en périphérie depuis quelques années. Mais ce n’est pas encore suffisant pour absorber le trafic. On parle de train urbain qui est censé fonctionner depuis aout 2023. Jusqu’à date on n’a que des stations vides avec de belles peintures multicolores.
Développement anarchique
Les différents responsables à tous les niveaux n’ont jamais été capables de dresser un plan d’urbanisation réaliste depuis 1960. Ainsi la ville s’est développée de façon anarchique. Le développement sauvage des quartiers comme dans certaines parties des 67 ha illustre bien l’état de l’anarchie qui règne. Les madinika bâtissent des constructions illicites. De l’autre côté, des véreux mahitahita corrompent les responsables et remblaient comme bon leur semble.
Comment espérer avoir des plans d’urgence dans une telle anarchie? Comment espérer pouvoir intervenir efficacement dans un bordel pareil avec les quelques équipements vétustes à peine fonctionnels dont disposent les pompiers; reste à savoir leur niveau de formation. Et, cerise sur le gâteau, comment lutter contre un incendie majeur avec des pompes à sec?
A cela s’ajoute le fameux téléphérique, gouffre financier et complètement inutile. Est-ce que les pompiers disposent d’équipements pour intervenir sur cette infrastructure en cas d’incident? Est-ce qu’ils ont reçu les formations afférentes pour les éventuelles opérations de sauvetage?
L’enjeu politique prime sur la gestion de la ville
La gestion de la Capitale est devenue une partie de poker entre dirigeants avides de pouvoir et politicards. La preuve le problème des ordures de la Capitale.
En 60 ans, Gallieni et compagnie ont transformé Antananarivo avec de belles infrastructures modernes comparables avec celles des capitales dignes de ce nom. L’approvisionnement en eau et électricité était adéquat pour la population de l’époque. Les services de police, de pompiers, des hôpitaux fonctionnaient à merveille. Quand ils ont compris qu’il fallait élargir, ils ont creusé 2 tunnels. En 60 années d’indépendance, tous les dirigeants Malgaches confondus ne sont même pas capables de comprendre que lorsque la population augmente, il fallait aussi augmenter la capacité d’approvisionnement en eau et en électricité, créer d’autre réseaux VRD entre-autres.
Maintenant les délestages et coupures d’eau font partie du quotidien des Malagasy dans toutes les villes.
On ne fait que critiquer?
Oui, vous allez dire: “c’est facile de critiquer. On aurait voulu vous y voir”. Désolé tompokolahy sy tompokovavy, ianareo izao no mitondra comme vous aimez bien nous le faire savoir. Personne ne vous y a obligé. Right?
D’après les statistiques des Nations Unies, 37% des Malagasy soit 9,7 millions vivaient déjà dans les zones urbaines pour 2018. Il y a 3,6 millions rien que pour Antananarivo. Il y a du travail à faire tompokolahy sy tompokovavy!
De plus, le nombre d’habitants double tous les 30 ans en moyenne dans des pays comme Madagascar. Donc il faut déjà prévoir les infrastructures, l’approvisionnement pour les 60 millions de Malagasy de 2060.
En 60 ans d’indépendance les Malgaches ne sont mêmes pas capables de maintenir fonctionnels les infrastructures créées par Gallieni et compagnie. Pas de quoi être fier. Du tout.
Références: